mardi 31 janvier 2012

Art à La Chaux-de-Fonds

Vacances terminées, je suis de retour en Suisse depuis une semaine déjà…juste à temps pour aller voir la Biennale d’art contemporain à La Chaux-de-fonds le week-end dernier!

Cette petite exposition d’artistes locaux, qui a fermé ses portes dimanche dernier, a été l’occasion de découvrir des nouveaux talents et de retrouver des artistes qu’on connaissait déjà de manière directe ou indirecte.

On a donc (ré)vu avec plaisir deux toiles de Jean-Marie Maradan, dont l’étonnante “Notre Mère la Terre…et la confusion”: une toile complexe, de très longue réalisation et riche en détails (dommage que le personnel du musée soit très très attentif et réprimande vite ceux qui essaient de s’approcher des œuvres, ne ce fusse que pour mieux les observer).

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Jean-Marie Maradan, “Notre Mère la Terre…et la confusion”, 2011. (060 Era Atomika). Dessein à l’huile marouflé sur toile.

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Détail

On a aussi apprécié le paysage inquiétant proposé par Tenko…

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Tenko, Aberration au bois, 2011. Huile sur toile.

…le collier en sachets de thé réalisé par Florence Jaquet

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Florence Jaquet, Le tea-shirt: mon réseau social, 2009-2011. Etiquettes de thé tissées et nouées.

…les squelettes rock ’n roll de Steve Litsios

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Yes! Yes! Yes? (storyboard in a cluster bomb sub-munition field with tidbits), 2011. Collage, acrylique, jet d’encre sur papier nepal.

…et les faux sachet poubelle de Maude Schneider.

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Maude Schneider, Garbage, 2011. Céramique.

Les oeuvres les plus surprenantes viennent de nouveaux talents, et elles sont étonnantes justement en raison du jeune âge des artistes. Laura Marty et Camilla De Pietro, réalisatrices d’une sculpture végétale et “vivante”, sont nées respectivement en 1990 et 1991...

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Laura Marty et Camilla De Pietro, Moosmann, 2011. Technique mixte.

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Détail

…et Mathieu Grosjean, auteur d’une magnifique “Constellation Familiale” (huit portraits sur fond noir réalisés avec très grand talent), est également né en 1990.

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Mathieu Grosjean, Constellation familiale (un des huit portraits), 2009-2010. Huile sur bois.

A coté des oeuvres de la 70e Biennale, le Musée des Beaux Arts chaux-de-fonnier accueille aussi une petite salle dédiée au “Style Sapin”, une particularité artistico-industrielle de la ville horlogère, et une belle collection classique, largement dédiée à l’art suisse, qui contient aussi des petits chefs d’œuvre. En effet, on peut admirer plusieurs Van Gogh, un Modigliani, un Gauguin…mais il est aussi possible de découvrir et d’admirer des belles œuvres d’artistes moins connus, telle cette toile d’Aimé Barraud

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Aimé Barraud, L’estampe japonaise, vers 1930. Huile sur toile.

…et ce panorama de Charles l’Eplanattier.

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Charles l’Eplanattier, Au sommet (Mont Racine), 1904. Huile sur toile.

En somme, une belle Biennale et un Musée intéressant qu’il vaut la peine de visiter.

IMAG2086Musée des Beaux Arts, La Chaux-De-Fonds, intérieur. IMAG2087Détail. (Il s’agit d’une vraie petite fille(!), qui contemple un tableau)

Pour nous quitter, à propos de art, je vous propose “Bleed for the artist”, une de mes chansons préférées du dernier album des Electric Six. Bonne route!

Electric Six, Bleed for the artist, 2011

lundi 23 janvier 2012

Archéologie industrielle–Récit de voyage #8

Aujourd’hui, à la veille de mon départ, pour clore en beauté ce voyage en Sardaigne, on est allé voir un petit bijou d’archéologie industrielle: la gare “Tirso”, anciennement partie du réseau à voie réduite duquel on a déjà parlé.

Quand, il y a environ vingt-cinq ans, l’exploitation de cette partie du réseau a cessé, la gare a été abandonnée. La “Stazione Tirso” se trouve en pleine campagne, et elle est devenue un cimetière pour les anciens trains.

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Le cimetière devient un paradis pour les amants d’archéologie industrielle: des anciennes voitures pour passagers comme celle-ci…

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…ou celle-ci…

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…ou encore celle-ci…

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…côtoient des locomoteurs…

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…des wagons de transport de marchandises…

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…et même des wagons-citerne!

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Dans cette gare-fantôme perdue dans les champs, remplie de voitures rouillées…

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…l’attention est attirée par les détails: un quai anciennement rempli de voyageurs et désormais désert…

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…un vieux change manuel…

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…un poste de conducteur de trains…

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…une porte ouverte…

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…des sièges passagers…

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…un vieux registre de la compagnie ferroviaire.

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Et si on regarde autour, on peut même voir une petite église laissée à l’abandon…

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…ainsi qu’une ancienne école primaire.

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Sur ce dernier récit de voyage (du moins, pour cette fois-ci), mes vacances se terminent. Pour nous quitter, voici un dernier coucher de soleil sarde…

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…et une chanson sur les voyages et les gares, Homeward Bound de Paul Simon & Arthur Garfunkel. Bonne route!

Homeward Bound, Simon & Garfunkel, 1965

dimanche 22 janvier 2012

Merry crisis… – Récit de voyage #6

Dans un peu moins que 48 heures je vais quitter la Sardaigne. Cela faisait presque sept mois que je n’y avais pas été…et entretemps les choses ont beaucoup changé.

Il suffit d’allumer la télé italienne pour s’en rendre compte: les émission de débats politiques (talk-shows) sont omniprésentes, sur toutes les chaines et à toutes les heures; des politiciens sans aucune légitimité (cf. infra) discutent de ce qui ne va pas dans le pays, sans pour autant faire grande chose pour le changer (certes, il y a eu les pseudo-libéralisations de cette semaine, mais c’est plus du bruit qu’autre chose…les vrais problèmes du pays restent sans solution).

Si puis on sort se balader dans la ville, c’est encore pire: rues désertes, boutiques désolantes et commerçants déprimés. Ce n’est pas rare d’entendre des gens (même des parfaits inconnus) dire qu’ils sont inquiets, qu’ils ont peur et qu’ils croient que la situation ne va faire qu’empirer.

C’est fréquent aussi d’assister à une totale désillusion envers la capacité d’action des pouvoirs publiques et des hommes politiques: les sphères décisionnelles de l’Etat italien semblent désormais complètement déconnectées non seulement de l’administration, mais aussi de la société toute entière. Un grand nombre de citoyens ne se sentent plus représentés par ceux qui les gouvernent, faire valoir ses droits est devenu pratiquement impossible au vu des frais nécessaires et des temps d’attente dans le système judiciaire, et l’Etat de droit semble un lointain souvenir (pourvu qu’il ait déjà existé en Italie).

Apparemment poussé par les agences de notation et par les autres pays de la zone euro (en tout cas, c’est la version officielle), le gouvernement Monti a augmenté la TVA et l’essence: bref, tout ce qu’il ne faut pas faire pour relancer la consommation – et donc la production. En outre, les changements dans les contrats de travail (allongement de l’âge à la retraite, augmentation des impôts, etc.) ont miné la confiance des travailleurs en l’Etat providence et augmenté le sentiment d’insécurité et d’incertitude (autre frein à la consommation…). De plus, les infrastructures se dégradent (en premier lieu les routes, qui ne sont plus convenablement entretenues), et la compétitivité italienne s’en trouve affaiblie. Enfin, l’administration est en train de collapser: manque de transparence, népotisme, pénurie de fonds et de personnel (et, comme on apprend déjà depuis les cours d’économie politique en première année de fac, une administration qui marche mal n’encourage pas la création d’entreprises – ni la croissance). A coté de cela, les gaspillages continuent d’exister plus que jamais (subventions et allocations inutiles, agences publiques surnuméraires en tous les secteurs, etc.).

Je suis donc convaincue que les pseudo-néolibéralisations menées par le gouvernement Monti en Italie non seulement ne vont pas améliorer la situation du pays, mais vont précipiter l’économie italienne dans une récession sans précédents, qui a déjà commencé et qui n’est pas prête de finir.

Certes, il n’y a pas de recette miracle, mais c’est sûr que rien ne changera si le politique ne fera à nouveau partie de la société, et les gouvernants ne retourneront à être redevables envers les électeurs (pour ceux qui ne connaissent pas le système politique italien: actuellement les politiciens n’ont pas de comptes à rendre aux citoyens parce qu’ils ne sont pas choisis pas les électeurs mais par les partis, qui les insèrent dans des listes de candidatures bloquées; au final, ce sont donc les partis qui choisissent qui siègera au parlement et qui fera partie du gouvernement, en circuit fermé et sans aucune intervention des citoyens).

Pour l’instant, cependant, le fonctionnement du système politique n’a pas l’air de vouloir changer…Il ne reste donc qu’à répéter les vœux affichés par un commerçant de Cagliari dans sa vitrine: Merry Crisis and Happy New Fear!

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vitrine d’une boutique d’habits, via Manno, Cagliari

Sur cette note de “pure optimisme”, je vous propose la vidéo de Bad Day (sur Wikipédia ici) des REM (à regarder le catastrophisme des images, on dirait presque un extrait de la RAI de ces jours-ci…). Bonne route!

Bad Day, REM, 2003

mardi 17 janvier 2012

Encore des panoramas sardes–Récit de voyage #5

Aujourd’hui commence ma dernière semaine de congé: ici il fait toujours beau, mais froid…bref, le temps idéal pour se balader.


Cet après midi on a donc pris la direction du lac de Is Barrocus (ou aussi Is Borrocus, ou San Sebastiano), un lac artificiel près de la commune de Isili.

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La première chose que l’on voit, ce sont les ruines de l’ancienne voie étroite (ligne Isili-Sorgono) désormais abandonnée pendant les mois d’hiver: on peut même marcher dessus!

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Le panorama du lac est plutôt agréable, sans trop de constructions et avec une végétation florissante.

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La construction la plus particulière est une petite église (probablement celle de Saint Sébastien), perchée sur une petite ile au milieu du lac.

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Tout autour du lac, des nombreuses routes goudronnées se jettent dans l’eau: ce sont les anciennes routes de la zone, qui ont été submergées suite à la création du lac en 1991.

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On peut cependant toujours emprunter certaines de ces routes pour s’approcher de l’eau et contempler le paysage (se baigner dans les lacs tel celui-ci est pratiquement impossible, au vu de leurs lits très raides).

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Aux alentours du lac, des vertes campagnes composent un paysage collinaire…

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…où il n’est pas rare de profiter de couchers de soleil comme celui-ci

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(j’ai pas résisté à la tentation d’insérer deux photos Rire )

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Et pour finir le tour, on est tombé sur l’église de Sant’Elia dans la campagne de la commune de Nuragus, une jolie église rurale avec un jardin, une véranda et un autre bâtiment annexe.

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Pour nous quitter, je vous propose la Chanson pour les amis, tirée du dernier album du français Miossec…comme vous pouvez bien le penser, ce sont des mots auxquels je pense quand je reviens sur cette ile… Bonne route!

Miossec, Chanson pour les amis

samedi 14 janvier 2012

Quelques autres panoramas sardes–Récit de voyage #4

L’aspect le plus agréable de se trouver dans une ile est qu’on peut aller à la mer (presque) autant qu’on veut. Aujourd’hui on a donc pris la voiture et on est allé en direction du village de Siniscola pour visiter la côte entre Capo Comino et Berchida.

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On est donc arrivé à Capo Comino, où il y a un phare et des cols en pierre rougeâtre. Dès qu’on est arrivé, on a vu un étable traditionnel…à 50m de la mer! Surpris

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Et voilà, enfin, la mer!

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Il ne s’agissait pas vraiment d’une plage avec du sable doré, mais les roches sont aussi jolies à voir…

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Il s’agit d’une partie de côte qui se trouve dans une réserve naturelle de l’Etat, donc il n’y a pas de constructions et c’est très peu fréquenté…surtout en hiver!

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De plus, il y a une flore et une faune incroyablement riches: des oiseaux, des insectes et des petits mammifères vivent dans un environnement de garrigue méditerranéenne: romarin, ciste, myrte, arbousier, immortelle d’Italie….et même du safran – comme celui dans la photo!

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On a continué la balade, dans les montagnes adjacents la côte…

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…entourés par un bon parfum d’herbes et buissons méditerranéens (qu’on ne peut pas poster sur le blog! Rire à gorge déployée). On a enfin atteint une petite plage où diner…

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…et puis encore une autre plage de sable fin, déserte.

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Sur la route, on a aussi admiré un étang, juste à côté de la plage. On ne dirait pas qu’il se trouve en Sardaigne, n’est-ce pas?

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Et puis, encore une plage, déserte elle aussi…on n’entendait que le bruit de la mer…ah, le silence, ça fait du bien!

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Et pour finir, avant de rentrer à la maison, encore un étang: l’étang de Berchida, grand et paisible.

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Après tant de paix et d’harmonie, quittons nous avec une chanson d'un groupe que j'aime bien, The beach boys: Surfin Safari, en thème marin (changée exprès pour S.L. ;) )! Bonne route!