lundi 26 septembre 2011

C’était dans le mille!

Ce week-end c’était donc la Fête des vendanges à Neuchâtel,  événement d’autant plus marquant que cette année la ville fête ses (premiers) 1000 ans d’existence. Dans un scénario inondé de soleil et plein de monde, voici ce qu’on pouvait faire et voir pendant ces quelques jours outre boire et manger dans les nombreux stands au centre ville.
Samedi dans les airs
Le spectacle des avions légers mais surtout de la patrouille suisse le samedi après-midi était très impressionnant. IMG_0501
Au bord du lac, des milliers de personnes étaient en effet rassemblées pour admirer des pirouettes aériennes.
IMG_0631 Après le bruit des avions militaires, l’air a été rempli des joyeuses notes des guggenmusik, sorte de fanfares décalées et goliardiques aux costumes très colorés. Jolie musique, mais oh combien de gens en face de la scène!
Un peu trop à notre goût, ainsi on a décidé de s’éloigner gentiment pour assister à la dernière partie de ce samedi dans les airs, c’est-à-dire les feux d’artifice. Il est clair qu’après avoir assisté aux feux de Genève on a tendance à faire la fine bouche… IMG_0804
…mais compte tenu des moyens réduits et de l’organisation générale (rivaliser avec les finances et les installations genevoises était quand même très dur), on doit admettre que somme toute le spectacle n’était pas si mal que ça. Depuis les Jeunes Rives, loin de la foule, on a donc admiré des beaux feux, agrémentés par le cadre portuaire et les réverbérations dans l’eau. IMG_0811
Les transports publics neuchâtelois étaient aussi bien organisés et pas trop bondés, ce qui rendait possible de s’éloigner rapidement de la foule et de la fête une fois le show terminé et d’abandonner le centre-ville en toute sécurité….sans oublier de prendre les peluches que Sandra a gagné pour moi au tir (merci :) …et merci aussi pour la gentille concession des droits d’usage des photos – ouf dieu sait combien ça va me coûter…….. :D )!!!
Dimanche sur terre
Le dimanche est traditionnellement le jour du cortège de la fête, qui traverse quelques rues du centre-ville et où défilent des nombreux chars préparés par des associations, des groupes et des entreprises…le tout agrémenté par la musique des fanfares et des guggenmusik.
Voici quelques uns des personnages qui rendent le défilé unique.

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Un magicien sur patins à roulettes… IMG_0935
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…des confrères vignerons…
…la délégation de la ville invitée (cette année: Le Landeron)… IMG_0997
IMG_1076 …des majorettes…
…une île en pet… IMG_1099
IMG_1106 …un méga-tandem…
…des hippies… IMG_1187
IMG_1222 …des “Miss Fête des vendages”...
…des rockeurs… IMG_1232
IMG_1265 …des chars traditionnalistes…
…plein de confettis… IMG_1322
IMG_1350 …un w-c fou…
…un drôle de sportif… IMG_1390
IMG_1408 …des cygnes fleuris.
Finalement, on est redevenus enfants pour un moment en prenant partie à une grande bataille de confetti…et ça c’est marrant!En somme, une fête agréable et amusante, d’autant plus que le soleil était de la partie!
Après la fête, nous revoilà à Lausanne, où les sorties sympa ne manquent pas non plus. Tout particulièrement, pour ceux qui se sont intéressés au “Petit traité de désobéissance féministe” dont on a parlé quelques mois en arrière, je signale demain soir à 19h30 une rencontre autour de la publicité avec l’auteur du livre, Mme Pahud, organisée par le collectif lausannois “Feminista!”.
Nous voilà arrivés à la fin pour aujourd’hui. Vue l’heure de publication, je vous propose un morceau “nocturne”, Goodnight moon des Shivaree. Bonne écoute et bonne route!

samedi 24 septembre 2011

Une tempête gaie déferle sur l’Italie

Entre les déboires financières et les frasques “fêtardes” du gouvernement Berlusconi (putes, drogue et rock ’n roll”), quelques semaines en arrière en Italie on a beaucoup parlé du rejet de la loi contre l’homophobie. En riposte, une liste de outing a été diffusée par certains activistes, contenant les noms d’une dizaine de politiciens italiens ayant pris des positions homophobes par le passé. Cette liste, publiée hier, a fait beaucoup parler, surtout sur le net et les commentateurs n’ont pas hésité à discuter d’un éclatement de la communauté LGBTQ du pays (voir ici, ici et  ici pour un résumé en français). En partageant l’avis d’un ami, Aurelio Mancuso, et en ayant assisté à des nombreuses prises de position plus ou moins critiques de la part d’amis et de connaissances plus ou moins proches (en italien: Anna Paola  Concia, Imma Battaglia, Paolo Patané, Alessandro Capriccioli; en français: Nicola Accardo), j’ai finalement décidé de m’exprimer sur le sujet. Voici donc une série de remarques avancées par les contestataires de cette forme d’action, suivies par mes commentaires.
1. Les listes sont fascistes
Ceci ne veut rien dire. Les listes de proscription du temps des romains, ainsi que les listes d’ennemis politiques pendant les dictatures (par exemple de type fasciste) avaient comme but l’épuration et l’élimination de ces personnes, donc quelque chose d’abominable. La liste de outing, au contraire, a un but citoyen, qui est de vérifier la cohérence entre les propos et le style de vie des politiciens élus. Personne ne trouverait rien à redire si on diffusait une liste de dirigeants d’un parti ouvrier aux revenus millionnaires, ou d’exposants d’un parti écologiste roulant en 4X4. Donc, les listes de gens ne sont pas plus nocives que les listes des courses, il faut juste voir pourquoi on les a rédigées et comment on les utilise.
2. La liste viole la privacité de ces braves gens
Ces “braves gens” ont assumé des positions violentes et discriminatoires par le passé et ils ont contribué à discriminer une partie de la population à travers leur (in)action législatrice. De ce fait, ils ont fait de l’orientation sexuelle des autres une question publique et politique. Or, il est du ressort de l’électeur de vérifier l’honnêteté de ses représentants…et cette honnêteté inclût toutes les questions que les politiciens touchent par leurs discours, agissements et/ou omissions. Donc, si on est tout à fait d’accord que les choix sexuelles des citoyens comme vous et moi ne concernent que l’individu et n’ont pas à être dévoilées par d’autres voies que par choix personnel (coming out), tous les choix privés des politiciens sur des thématiques Y deviennent des sujets d’intérêt public (et perdent de ce fait toutes les prérogatives liées à la sphère privée) si ce sont les mêmes élus qui prennent des décisions sur ces thématiques Y.
3. Ce sont des insultes infamantes et violentes
Cette affirmation est la perle des perles, surtout venant d’activistes de la communauté LGBTQ. Si les mouvements se battent pour qu’une loi contre l’homophobie soit approuvée, c’est exactement pour que certaines affirmations cessent d’être perçues comme des insultes, encore plus comme infamantes ou violentes. Ainsi, qui soutiendrait que la phrase “Sarkozy est hétérosexuel” équivaut à une insulte infamante envers le président français? Si on croit qu’il s’agit d’une insulte, c’est probablement parce qu’on a tendance à la percevoir (voire à l’utiliser) en tant que telle. Mon conseil pour les militants qui ont proféré cette ânerie est alors de commencer un travail sur soi, tous seuls comme des grands ou avec un bon psy…après quelques séances ça devrait déjà aller mieux!
4. C’est une action violente et nous on est pour la non-violence
Depuis les temps de Gandhi et de Martin Luther King être contre la non violence en terrain de lutte politique est un concept communément accepté et partagé, donc je ne peux qu’’être d’accord (quoique on rencontre toujours des exceptions où la violence voire la lutte armée est justifiable, mais ce n’est pas le cas ici et ça mériterait en tout cas un autre post). Donc, je suis tout à fait d’accord avec les tenants de la non-violence. Cependant, il faudrait que, au vu du point 3, les militants qui ont soutenu cet argumentaire m’expliquent en quoi la diffusion de dix noms est plus violente que la négation de certains droits civiques, que la stigmatisation et la moquerie quotidienne sur les médias et les passages à tabac eux aussi quotidiens…violences que les affirmations et les agissements d’une certaine partie de la classe politique italienne contribuent à encourager.
5. Ca va éloigner la communauté LGBTQ du reste de la population
Quelques années en arrière, en parlant d’Edith Cresson, le politicien français André Santini avait affirmé: “A force de descendre dans les sondages, elle va finir par trouver du pétrole”. Dans notre cas, au pétrole on y est déjà, donc il serait bien difficile de descendre encore plus bas (sauf à se retrouver en Australie). Après une action coup de poing telle que celle dont on parle, au mieux les choses vont bouger et s’améliorer, et au pire elles vont rester telles quelles. Victimes d’une mentalité catholique et des codes moraux qui vont avec, certains militants vont pousser le principe du “tendre l’autre joue” jusqu’à ce que ce ne soit plus que du pur masochisme. Or, arrêtez de vous faire du mal et répondez aux arguments par des argument, sans avoir peur de la discussion. Des fois il faut oser s’imposer et les militants devraient avoir à cœur l’intérêt de leur communauté avant de préserver leur arrière cour et leur petite vie tranquille (si on veut faire ça, on ne milite pas!)…ce n’est sans doute pas en évitant la confrontation qu’on peut atteindre un consensus!
Pour nous quitter voici un grand classique en thème avec l’article, qui n’a presque pas besoin de présentations, YMCA des Village People (la rigolade relative à la choré détendra l’atmosphère après les propos incendiaires…).
Sur cela, rien à voir, mais notre petit sac à dos est presque bouclé pour aller à la Fête des Vendanges de Neuchâtel (en plus cet année c’est le Millénaire de la ville, donc on se réjouit déjà du spectacle et du bon vin!!!). Bon week-end (arrosé) à tous et bonne route!
P.S.: Un grand merci à S. pour le support grammatical et philosophique! =) 

mercredi 21 septembre 2011

Eté suisse #4 – La fin

En Suisse comme ailleurs, l’été prend fin avec l’arrivée de l’automne et la rentrée. Pour ce qui est de la rentrée, c’était hier, tandis que l’automne viendra nous retrouver après demain. Pour bien préparer la rentrée, quoi de mieux qu’aller voir un lieu de formation?
Ainsi, le week-end passé on s’est rendu au nouveau campus HE-ARC à Neuchâtel, qui vient tout juste d’être terminé et qui ouvrait ses portes au public avant la rentrée 2011. Le Transeurope est un bâtiment tout nouveau, situé entre la gare et le nouveau conservatoire, juste en face des bureaux de l’Office Fédéral de la Statistique et inauguré vendredi dernier (plus de détails ici).
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Entrée aux portes ouvertes
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Le campus vu d’en haut
Sur une étendue de 11.000 mètres carrés, dès cette semaine la HE-ARC a accueilli environ 1800 étudiants, qui avant étaient repartis sur plusieurs sites.
Ce qui étonne, outre les dimensions des locaux, c’est la quantité et la qualité des équipements: des microscopes, des ateliers, des salles d’entrainement hospitalier, bref tout ce qu’il faut pour former des nouveaux infirmiers, ingénieurs, gestionnaires d’entreprise et conservateurs de musées.
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La salle d’entrainement hospitalier
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L’atélier de conservation
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Le dernier étage, avec bibliothèque et cantine
En plus, les enseignants sont gentils et disponibles, et ils proposaient des expériences permettant de mieux connaître ce qui se fait dans cet établissement. En somme, visiter une structure de ce type est enrichissant et il peut aussi être utile pour choisir une formation après les études secondaires.
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Une expérience sur le plasma
Une fois quitté l’HE, on a pu monter au 14e étage de l’OFS, qui était spécialement ouvert pour l’occasion.
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Entrée à l’OFS
Ce sont des pièces complètement vitrées, qui servent normalement pour la tenue de réunions et qui offrent un magnifique panorama sur la ville (dans les photos on distingue clairement l’Eglise Rouge, le stade de la Maladière – qui abrite aussi un vaste centre commercial, le centre ville).
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Panorama
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Panorama
Mais, inéluctablement, même au cours de ces mini-vacances on est rattrapés par l’avancée de l’automne: pluie, vent et froid nous empêchent de visiter autre chose et nous contraignent à nous réfugier près du feu. Heureusement qu’on peut se réchauffer tout en s’amusant, par exemple en grillant des marshmallow (miam!).
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:P
Pour nous quitter, voici une chanson en plein thème “rentrée”, la classique “Be true to your school” des étasuniens The Beach Boys. Bonne rentrée!

dimanche 18 septembre 2011

Femmes, genre et géographie sociale

Compte rendu de: Di Méo, G. (2011) Les murs invisibles: Femmes, genre et géographie sociale. Paris: Armand Colin, 344 pp.
Vacances terminées et rentrée aux portes, il faut se remettre au travail et aux occupations moins frivoles qui vont avec. C’est ainsi que j’ai mené la lecture du dernier ouvrage de Guy Di Méo, un intéressant essai sur la géographie des femmes (geography of women) dans l’agglomération bordelaise.
Partant d’une conception du genre qui se veut post-moderne et inspirée de la théorie queer, l’auteur vise l’explication de ce qu’il appelle des “murs invisibles”, c’est à dire des frontières délimitant (et de ce fait séparant) des endroits que les femmes ne fréquentent pas ou fréquentent peu, au gré de leurs appréciations et de leurs besoins. Ainsi, certains espaces seraient évités par les dames en raison d’une insécurité perçue et de l’éloignement du domicile familial…ce qui permettrait de déceler des signes d’une domination patriarcale sur des femmes pas tout à fait libres dans leurs mouvements (qu’elles en soient conscientes ou pas).
Basé sur presque soixante interviews de femmes adultes de toutes les âges habitant dans différents quartiers de la ville de Bordeaux, cet ouvrage retrace leurs mouvements et leurs perceptions de la ville. La structure du livre se divise en six parties:
  1. une introduction, contenant un mea culpa de l’auteur pour avoir ignoré la dimension de genre dans ses travaux précédents, les objectifs de la recherche et trois portraits de femmes de la famille de l’auteur;
  2. une section théorique et méthodologique;
  3. un chapitre s’intéressant à des femmes ayant des mouvements très réduits (autour de leur domicile familial) ou très étendus (dans toute l’agglomération voire au delà);
  4. une partie consacrée à des femmes aux rapports plus équilibrés avec l’espace urbain (mouvements ni trop réduits ni trop étendus);
  5. un chapitre dédié aux perceptions et sentiments des femmes vis-à-vis les différents espaces urbains;
  6. les conclusions.
Le principal point fort du livre réside en la grande importance qui est attachée aux mots et aux récits recueillis lors des entretiens, qui sont en grande partie retranscrits tels quels. Ainsi, non seulement la lecture est plus agréable, mais en plus on a l’impression d’écouter personnellement les témoignages et les parcours de ces femmes, ce qui permet la mise en place d’une certaine empathie et compréhension de leurs motivations et agissements (fondamentale pour toute recherche en sciences sociales depuis le temps de Max Weber).
En revanche, d’autres éléments de cet ouvrage sont moins convaincants et laissent un peu perplexe.
Mise à part la normativité implicite dans l’assimilation d’une mobilité limitée et d’une domination, le nœud central est la conception du genre qui est proposée. En effet, malgré le soutien explicite vis-à-vis des approches (de)constructivistes et queer en particulier, dans les faits des nombreux passages du texte laissent apercevoir une posture beaucoup plus mitigée, voire presque essentialiste. Par exemple le genre se confond à plusieurs reprises avec les caractéristiques et préférences associées aux femmes, comme si elles étaient innées (cf. les conclusions du bouquin). De plus, les actions des femmes sont présentées en mettant en relation leur capacité de s’approprier l’espace avec leurs multiples capitaux, mais leurs rôles de genre (i.e. faire les courses, s’occuper des enfants de manière exclusive) ne sont ni discutés ni critiqués. De ce fait, puisque les rôles de genre ne sont pas spécialement remis en question, ils sont dépeints dans une perspective sexuelle plutôt que de genre. En outre, les acteurs masculins ne sont pas interviewés, leurs pratiques ne sont pas interrogées ni même citées…On n’a donc aucune preuve que les pratiques urbaines masculines et féminines soient différentes (!), alors que la dimension “genre” devrait apparaître justement dans la confrontation entre des pratiques diverses voire contradictoires.
En général, les femmes sont “victimisées” et dépeintes comme écrasées par une domination patriarcale qui n’est ni définie, ni décrite, ni véritablement expliquée. De cette manière, l’évolution vers une identité "queer” semble aller de pair avec le passage d’”objet” à “sujet”, alors que la dimension volontaire et individuelle des actions humaines existe depuis la nuit de temps (tout individu ayant une marge de manœuvre, ce qui peut être décelé même dans les histoires de vie remontant au début du siècle et présentées dans l’introduction du livre). Les composantes socio-économiques des dynamiques spatiales des femmes sont partiellement évacuées, bien qu’elles soient parfois mentionnées. Ainsi, si on cite l’exemple de femmes peu mobiles à cause de leur manque de moyens (mais il n’est pas expliqué en quoi ceci serait différent du cas des hommes démunis), on préconise comme solution le fait que les femmes adoptent une identité queer! Toute analyse des causes de la pauvreté est effacée et ainsi les femmes apparaissent comme (seules) responsables de leur sort. En effet on a l’impression que les équations “identité féminine = passivité” et “identité queer = pro-activité” tiennent…et que les “victimes de la patriarchie” ne soient pas mobiles car “femmes = immobiles, domestiques, peureuses…”. Ceci, uni au fait que les actions des femmes sont analysées en vase clos (en excluant leurs familles, généralement hérétonormés, et surtout leurs compagnons) permet d’une part de ne pas abordés les rôles traditionnels de manière critique, et d’autre part d’éviter de remettre en question les politiques urbaines et sociales (qui peuvent aussi avoir des influences biaisées sur la vie des individus en fonction de leur genre).
En somme, il s’agit d’un essai intéressant, qui fournit une bonne représentation des pratiques urbaines des bordelaises contemporaines, mais qui ne réussit pas à démontrer l’existence de différences basées sur le genre, ni à en donner des explications convaincantes. De plus, on est un peu déçu de ne pas retrouver une critique fondamentale des constructions traditionnelles de genre, ni des politiques qui les accompagnent: dommage!
Si vous voulez en savoir plus sur ce bouquin, deux autres comptes rendus sont disponibles en ligne ici et ici.
Pour terminer tout de même avec un peu de critique féministe, voici la chanson “Typical girls” des britanniques “The Slits”. Bonne route!

dimanche 11 septembre 2011

Eté allemande :-)

Certains expérimentent le baby blues, d’autres le Christmas blues…et il y en a même qui souffrent du holidays blues. Pour ma part, comment survivre au post-vacational blues, surtout après une magnifique semaine à Berlin? Dur dur de retourner au travail et à la routine à laquelle chacun d’entre nous fait face au quotidien.
Et bien oui, vous avez compris, il y a deux semaines nous nous sommes rendues à Berlin par le City Night au départ de Bâle.
Un voyage de 10 heures (21h-7h environ) et nous voilà à la Hauptbanhof, une gare centrale à l’architecture digne de cette grande métropole européenne, avec plusieurs étages, nombreuses boutiques et une atmosphère détendue. P8300063
En profitant de l’euro faible (ou du franc fort, tout dépend de la perspective qu’on adopte; les prix sont très bas par rapport à la Suisse ), nous avons pu nous offrir une chambre extra confortable à l’hôtel Andel’s (partie Est de la ville), qui a été notre camp de base pendant la semaine de vacances. Le moins qu’on puisse dire est que Berlin regorge de lieux intéressants, bizarres ou drôles, ce qui en fait une destination idéale pour des voyageurs de toute sorte. Voici quelques uns des lieux qu’on a vu et qui méritent d’être mentionnés.
Bundestag et Porte de BrandebourgLe Bundestag, parlement allemand, se trouve juste à côté de la Porte de Brandebourg. Il garde une façade traditionnelle surmontée par une coupole moderne en verre et métal projetée  par Sir Norman Foster et réalisée en 1999. Il est possible de visiter la coupole sur réservation et en présentant une pièce d’identité…et c’est une expérience unique! On a la ville à ses pieds et on profite d’un audioguide qui décrit les principaux bâtiments en vue. De plus, la coupole en elle-même est surprenante et représente la quintessence des technologies vertes produites en Allemagne, avec des systèmes pour récupérer l’eau de pluie et pour exploiter l’énergie solaire. P8310204
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Dôme

Le Dôme de Berlin se trouve sur l’Île aux musées, au milieu de la Spree. Partiellement reconstruit, il se distingue pour ses coupoles vertes (dont une peut être visitée), son intérieur chargé en décorations et une vaste crypte recueillant les dépouilles de plusieurs membres de la noblesse allemande au sous-sol.

De plus, en face du dôme le très joli Lustgarten permet de s’asseoir et de contempler la façade de l’église.

Juste au delà du fleuve, si vous avez de l’appétit, le restaurant Heat de l’hôtel Radisson Blu est une bonne adresse: excellente nourriture, panorama sympa, personnel courtois et facture pas trop lourde!

Quartier des Hackesche Höfe
Les Hackesche Höfe sont un groupe d’anciens cours contenant des boutiques, des ateliers etc.; l’intérêt de la visite réside surtout dans l’architecture de l’ensemble. De plus, si vous avez un smartphone, vous pouvez télécharger le guide pour votre visite (quelque chose qu’on voit de plus en plus partout dans Berlin).

Au delà des cours, dans ce quartier on trouve aussi des boutiques assez rigolotes, qu’on n’a pas tellement l’habitude de voir chez nous. Ainsi, par exemple, on peut trouver des boucles d’oreille en forme de cintres ou des chaussures présentées sur une pièce montée!

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Zoo

Le Zoo de Berlin est presque une étape obligée pour tout aimant de Berlin, mais attention, il faut prévoir un bon moment pour tout voir (nous avons mis 6 heures!).
Il s’agit d’un zoo avec une histoire ancienne (il a été fondé en 1844), qui est évidente dans les bâtiments (étables, aquarium etc.). Tous les animaux y sont représentés, mais certains sont plus intéressants que d’autres. Par exemple les pingouins, qu’on peut aussi toucher si on y arrive, les phoques, qui profitent d’une très grande piscine avec vitre sur un côté et vagues, les gorilles, qui disposent aussi de beaucoup de place et sont là depuis un moment (le plus vieux est né en 1957!) et les ours, qui sont toujours fascinants même si Knut est désormais décédé.

En outre, le zoo possède aussi un aquarium, bien agencé et bien illuminé, qu’il vaut la peine de visiter. Parmi les animaux de l’aquarium, nous retiendrons les poissons tropicaux, les serpents marins et les hippocampes de toute sorte, dont celui qui semble une branche d’arbre avec feuilles.

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Musée d’histoire naturelle

Le Musée d’histoire naturelle berlinois n’est pas trop connu mais vaut sans aucun doute la visite, surtout si vous aimez les sciences naturelles.
Dans un bâtiment ancien, la première chose qui s’offre au regard sont des squelettes de dinosaure reconstituées, dont le plus haut au monde (avec certificat Guinness à l’appui). De plus, grâce à des jumelles numériques, on peut observer la reconstruction des dinosaures en mouvement: très impressionnant.


Plus loin, on visionne une énorme collection de pierres et minéraux de toute sorte, dimension et ancienneté.
Toute une partie du musée est consacrée aux sciences de la terre, avec des vidéos et des reconstitutions sur les volcans, les plaques tectoniques, etc.



Des nombreux fossiles en parfait état sont aussi exposés; nous retiendrons les plantes et une grenouille dont on peut encore voir les cuisses (!).






Une section est consacrée à l’évolution humaine; c’est ici qu’on peut voir une reconstruction du squelette de Lucy!







En outre, toute une partie du musée contient des animaux empaillés ou en bocal, avec l’explication détaillée des méthodes de conservation. On est certes loin des bocaux dont j’avais parlé en février, quand on admire l’incroyable collection du musée: des dizaines de milliers de spécimens de tout genre sont contenus dans des bocaux se trouvant dans une pièce réfrigérée et sécurisée du musée…et l’effet Harry Potter – Salle des prophéties  est garanti!


Enfin, plusieurs exhibitions temporaires ont lieu pendant l’année dans le musée. Parmi les contemporaines, on signale celle sur les oiseaux, avec l’étonnante installation de squelettes de volatiles sur des branches.



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Cimetière juif + Nouvelle synagogue
Deux lieux très particuliers sont le cimetière juif de la Schönnhauser Allee et la Nouvelle Synagogue.

La Nouvelle Synagogue est en réalité ancienne et elle a été partiellement reconstruite au cours des années 1990. Bien qu’elle ait été très grande et richement décorée, ne subsistent aujourd’hui qu’un hall d’entrée surmonté par plusieurs étages et une magnifique coupole qu’on peut visiter et qui offre un joli panorama sur la ville. Dans le hall, une exposition présente la synagogue telle qu’elle était avant sa destruction et des vitrées sont ouvertes sur une friche, où se trouvait la nef centrale du temple.



Le cimetière juif de la Schönhauser Allee n’est pas le plus grand de la ville, mais il est sans doute l’un des plus centraux. Peu connu par les touristes, il est relativement bien conservé et sa visite est particulièrement intéressante, surtout pour ceux qui n’ont jamais vu un tel endroit.
Comme des nombreux autres, il contient beaucoup de plantes, des tombes en ruine et du lierre.
Il y a cependant deux particularités.
La première est la densité de parcours et de vécus différents qu’on peut deviner à partir des pierres tombales (par exemple, celle du monsieur ci-contre, né à Tokyo et mort dans la bataille de Verdun). La deuxième est l’extraordinaire prochaineté des immeubles aux alentours, avec vue directe sur le cimetière…c’est pour le moins rare!
Parmi les endroits qui ne méritent pas vraiment le détour, on peut signaler le musée “The story of Berlin”, où seulement quelques salles sont réellement intéressantes, mais la plupart rappellent des installations très diffuses et qu’on peut aisément voir ailleurs. Un autre musée sans valeur particulière est le “Musée de la DDR”, en rien instructif et qui probablement cible en priorité un public adolescent et allemand.
Plusieurs aspects de Berlin en font une ville agréable à vivre et à visiter, notamment la grande densité de transports publics (achetez une Welcome card pour vous déplacer plus aisément), la courtoisie et la bienséance des habitants, la propreté exemplaire, l’absence de vulgarités (du moins dans la rue) et de pollutions atmosphériques et sonores.

Une grande partie de la ville reste marquée par l’époque communiste ou est en train d’être restaurée, mais certains éléments remontant à cette époque ne sont en rien désagréables, par exemple les grandes avenues, le grand nombre de parcs publics et des monuments tels la Fernsehturm (Tour de la télévision).
De cette époque reste aussi environ un kilomètre et demi du mur, en grande partie recouvert par des tags contemporains et côtoyé par un grand parc. Des autres buts du mur e trouvent désormais sur les cartes postales, ou encore dans des musées (par exemple, le déjà cité “The story of Berlin”). De plus, certains des dessins de l’époque ont été photographiés et sont désormais reproduits à plusieurs endroits.
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Bref, c’est une réelle chance de pouvoir séjourner dans la capitale allemande…donc, quand vous en aurez l’occasion, n’hésitez pas et allez y faire un tour! Sur cela, quittons nous avec un souvenir de la chute du mur, “Looking for freedom” chantée par David Hasselhoff juste en face de la Porte de Brandebourg. Bonne route!